Par quel prodige Conny n'est-il pas foudroyé sur-le-champ lorsque, un soir de brouillard, il dérobe la locus magicalicus, la précieuse pierre appartenant au magicien Nihil Fugacious. Intrigué, celui-ci prend le jeune voleur sous son aile et décide d'en faire son apprenti. Mais Conny joue-t-il un rôle dans les événements étranges qui inquiètent les habitants de la ville de Wellmet ?
Un voleur, ça ressemble beaucoup à un magicien. Je suis habile de mes mains. Et je sais faire disparaître les objets. Mais le jour où j'ai volé la locus magicalicus du magicien, j'ai bien failli me faire disparaître moi-même, pour toujours.
Je suis revenu dans cette ville maudite à la nuit tombée. Ces fichus gardes ont essayé de m'arrêter. Si je me fais pincer ici, c'est la prison. Je me suis servi d'un sort de remirrescence pour leur échapper. J'ai été obligé de me réfugier dans le secteur du Crépuscule, à l'ouest de la rivière. Un endroit dangereux.
Traduction magique
J'ai crocheté la serrure de votre journal intime, Nihil. Conny
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Résumé
Conny, un voleur expérimenté du Crépuscule de Wellmet, passe une triste journée où il n'arrive à voler ni nourriture ni argent et où il n'a rien mangé depuis la veille. Il se tapit dans une cachette, espérant enfin gagner sa journée. Finalement, il arrive à subtiliser un objet dans la poche du manteau d'un passant. Surpris, il se rend compte qu'il tient la locus magicalicus d'un magicien. La pierre se met à rougeoyer puis produit un éclair. Le magicien, qui avait continué son chemin, fait demi-tour. Étonné que le garçon ne soit pas mort au contact de la pierre, le magicien l'invite à dîner dans une auberge, se présente sous le nom de Nihil et lui pose une multitude de questions, mais Conny préfère ne rien lui révéler et se contente de l'écouter et de dîner. Lorsque Conny touche à nouveau la pierre, elle réagit fortement et Nihil doit intervenir pour le sauver. Nihil indique alors à Conny son intérêt et Conny comprend qu'il va devenir l'apprenti du magicien.
Nihil reçoit une lettre de Bourdon pour lui confier son inquiétude au sujet de la baisse du niveau de la magie de Wellmet. Les magistères ne trouvent pas d'explication et Bourdon demande l'aide de Nihil. Bien que banni de Wellmet par la duchesseCedra Forestal vingt ans auparavant, Nihil décide de revenir. Il doit échapper aux gardes avec un sort de remirrescence et est obligé de se réfugier dans le Crépuscule. Il fait la rencontre de Connwaer qui éveille son intérêt et décide de le prendre à son service en tant que domestique.
Il se passait des choses louches dans cette demeure. Corneil avait installé une sorte d'atelier au sous-sol et Dieu sait quoi d'autre. Ce magicien aux cheveux blancs et l'Underlord ourdissaient un plan quelconque, sans aucun doute. Il fallait que j'en aie le cœur net.
Le garçon sera certainement bon à rien comme domestique. Pas la peine de s'embêter avec lui.
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Résumé
Conny, réveillé par Nihil, n'a le droit de déjeuner qu'après s'être lavé. Ils partent ensuite pour une taverne où le magicien engage un homme de main, Benet. Puis, au grand étonnement de Conny, le groupe se rend à la maison de Rabat-Jour où vit le dangereux UnderlordCorneil. Conny et Benet doivent attendre à l'entrée pendant que Nihil s'entretient avec l'Underlord, mais Conny est reconnu par un des sbires de l'Underlord et Benet refuse d'intervenir. Conny fuit alors dans la maison et fouille la maison. Il surprend un magicien qui demande du lent-argent et actionne un mécanisme pour dégager un passage derrière une bibliothèque menant à un atelier secret.
Nihil envoie une lettre à la duchesseCedra Forestal pour demander la levée de son ordre de bannissement et pour offrir ses services afin de découvrir la cause du déclin de la magie de Wellmet. La duchesse accepte mais se méfie toujours du magicien. Nihil prévoit de regagner Ataraxie, sa maison. Nihil émet des doutes sur les capacités de Conny à le servir en tant que domestique et sur les frais engagés par ses repas.
Premières mentions
Lent-argent • Cedra Forestal • Venelle du Coq-sans-tête (première mention du nom) • Auberge de la venelle du Coq-sans-tête (première mention du nom) • Pyrotechnie • Ataraxie
La caisse était remplie d'objets magiques, tous enveloppés de papier d'argent poussiéreux. Idem dans la dizaine d'autres caisses. Je mourais d'envie de déballer toutes ces choses pour voir de quoi il s'agissait, mais je devinais que Nihil voudrait s'en charger lui-même.
Je me sentais différent dans cette tenue, et j'avais beaucoup moins froid. Quand j'étais habillé comme un pauvre gamin des rues, j'avais le sentiment d'être un pauvre gamin des rues et je me faufilais dans l'ombre. Mais avec ces nouveaux vêtements, marcher en plein jour ne me paraissait plus aussi effrayant.
Place de la Friperie • Pierre-clé • Boutique de vêtements d'occasion • Propriétaire de la boutique de vêtements d'occasion • Sort d'embero • Biscuits de Connwaer
Penché sur moi, le magicien tendait une main énorme vers ma tête. Je poussai un cri et reculai d'un bond. Surpris, il tomba à la renverse sur le tapis. Je faillis éclater de rire ; il était si drôle dans cette position, les quatre fers en l'air. Mais pourquoi était-il si grand ?
Comme je l'avais fait le matin, je m'aventurai dans les couloirs de pierre jusqu'à la salle de réunion. Cette fois-ci, coup de chance, la porte était ouverte et j'entrai.
Ça ne me gênerait pas de balayer, de nettoyer des globes divinatoires ou d'aller chercher de l'eau au puits si j'étais son apprenti. Mais je ne pouvais accomplir toutes ces tâches en étant son domestique. Autant retourner dans les rues du Crépuscule.
Au fond de la pièce de trouvait un bureau en bois, ouvragé et tarabiscoté. Dessous, il y avait une malle, verrouillée, renforcée par des bandes de métal, elle aussi couverte de poussière et de toiles d'araignées.
Assis sur le tapis moisi de l'atelier, j'examinai chaque pierre l'une après l'autre. Certaines étaient vides comme si on en avait extrait jusqu'à la dernière goutte de magie. D'autres me procuraient des fourmillements au bout des doigts ; d'autres encore, après avoir émis une unique palpitation chaude, redevenaient inertes, comme si elles se rendormaient.
Je suis frustré après ma rencontre avec les magistères. Ils avaient bien reçu ma lettre et ils auraient passé des semaines à discuter de mon choix de papier si je n'étais pas intervenu.
Je regardai les rangées de caisses bien alignées, du sol au plafond. Si je procédais méthodiquement, il me faudrait plusieurs jours pour toutes les inspecter.
En essayant de l'imiter, j'ai réussi à m'enfermer à l'extérieur de mon bureau, pendant que le garçon se chauffait à l'intérieur devant le feu. Il ne voulait pas me laisser entrer. Je l'ai maudit. J'ai finalement réussi à crocheter la serrure et à entrer.
Il me restait seize jours. J'avais perdu trop de temps à jouer les étudiants et les apprentis. À partir de maintenant, je devais consacrer chaque journée à la recherche de ma locus magicalicus.
Je reviendrais quand j'aurais trouvé ma locus magicalicus, voilà ce que je voulais dire. Et si je ne la trouvais pas, peut-être que je ne reviendrais pas.
Bon sang ! J'avais oublié la date. Quel idiot ! Comme je suis négligent ! J'ai consulté l'agenda et découvert que trente jours s'étaient écoulés depuis que le garçon avait été présenté aux magistères. Benet a peut-être raison : il ne reviendra pas à Ataraxie.
À vrai dire, maintenant que j'avais évoqué le palais de l'Aube, je m'apercevais que j'avais réellement envie de m'y rendre. Pourquoi ne pas monter jusqu'au sommet de la colline ? Oui. C'était une très bonne idée.
Même à travers la vitre, à l'autre bout de la salle de bal, je la voyais nettement. Presque aussi grande que la paume de ma main, de la forme et de la couleur d'une feuille, la pierre était composée de mille facettes qui étincelaient dans la lumière.
Le capitaine Kerrn décida que la première dose de filtre n'avait pas fonctionné. Je lui affirmai le contraire, mais elle refusa de me croire. Alors, ils m'obligèrent à en boire une seconde.
Il voulait que je lui parle de ma locus magicalicus. Je brûlais d'envie de faire l'intéressant devant lui, j'aurais aimé voir ses yeux exorbités sous l'effet de la surprise et de la jalousie. Mais il valait peut-être mieux qu'il ne sache rien. Car, alors, Corneil saurait lui aussi.
J'avalais rapidement une gorgée de thé. Et me rappelai que je devais être prudent. Comme l'avait dit Nihil, la duchesse ressemblait à une serrure complexe. Elle paraissait gentille, elle m'offrait du thé et des biscuits, mais ça ne voulait rien dire.
Des questions et des idées floues tournoyaient dans ma tête. Si les sorts étaient le langage d'un être magique, pouvais-je l'apprendre par le biais de ma locus magicalicus ? M'écouterait-elle ? Pourrait-elle me répondre, m'expliquer ce qui se passait ?
Benet, Larche et moi venions de quitter la rue du Garrot pour pénétrer dans une ruelle qui conduisait à la place du marché lorsque quatre balèzes se dressèrent devant nous.
Donc, ces types en avaient après moi, même Larche était de cet avis. Nihil, lui, refuserait d'y croire. Néanmoins, cette agression confirmait deux choses. Premièrement, Falsetto avait parlé de ma locus magicalicus à Corneil. Deuxièmement, l'Underlord considérait que je représentais une menace pour ses plans, quels qu'ils soient, et, plus que jamais, il voulait s'emparer de moi.
Je me prépare à présenter les résultats de mes recherches devant les magistères. Mes notes ont été rassemblées, j'ai dressé la liste des cas précédents, j'ai dessiné des diagrammes. Pourtant, je ne suis pas sûr de mes conclusions.
Alors, comme ça, Nihil avait fini par découvrir que l'Underlord et moi partagions un authentique nom de famille. C'était suffisant pour que Falsetto le persuade que j'étais un menteur et un espion.
Au centre de l'atelier, occupant presque tout l'espace et montant jusqu'à la voûte, trônait une énorme machine brillante. Son centre était constitué d'un gros réservoir cerclé de rivets, hérissé de tubes et de cadrans. Sur le côté, un ensemble d'engrenages grinçait ; de l'autre, des bobines de cuivre, des tuyaux gonflés et des tubes de cristal dégoulinaient de lent-argent. La machine semblait respirer.
Je suis retourné dans mon bureau pour consulter mes notes. J'ai lu jusqu'au petit matin. Pas de nouvelles conclusions. Je tombe de fatigue. Benet m'a apporté du thé.
C'est alors que je repensai aux paroles de Sorbia. Sa mère, la duchesse, était une femme intelligente. Elle savait que quelque chose se tramait. J'avais le sentiment qu'elle m'écouterait si je lui parlais de la redoutable machine de l'Underlord.
J'essaie de travailler. Mais j'ai la tête ailleurs. Benet semble tellement convaincu que le garçon n'est pas un espion. Benet est un homme bon, il ne se laisse pas facilement berner.
La lueur s'éteignit en clignotant ; les anguilles s'amoncelèrent autour de moi. C'est alors que la magie se ressaisit. La pierre cracha un jet d'étincelles qui pénétra dans la serrure en crépitant et explosa.
La machine a été détruite, et on peut espérer ne jamais en revoir de semblable dans ce monde. Détruite au prix de la locus magicalicus du garçon, et peut-être même de sa vie.
Benet pensait donc que j'allais rester à Ataraxie. Je n'étais pas sûr que Nihil soit d'accord. Sans locus magicalicus, je ne pouvais plus être son apprenti, et il savait que je refusais d'être son domestique. Comme je n'étais plus un voleur, je ne pouvais pas retourner dans les rues du Crépuscule.